La route antique des hommes pervers, un livre de René GIRARD, publié à Paris, chez Grasset & Fasquelle, en 1985
La présentation de l’éditeur Grasset : « Job est le véritable bouc émissaire de la société à laquelle il appartient et qui voit en lui un homme pervers à éliminer. Il permet ainsi à René Girard d’affiner le schéma qui était au coeur de ses livres précédents, mais il fonctionne aussi et surtout comme un modèle pour comprendre notre modernité dans ce qu’elle a de plus horrible : le totalitarisme. Pour la première fois en effet, René Girard s’attaque au monde contemporain, et démonte le mécanisme du procès totalitaire en insistant sur ce qui lui est essentiel et nécessaire : l’aveu de la victime. Pourquoi faut-il que l’accusé confesse une culpabilité dont tout le monde sait qu’elle est fausse ? Ces parodies judiciaires, qui vont de pair avec le culte de la personnalité, suggèrent une rechute dans des formes de socialité mensongères et violentes. C’est tout un ensemble primitif qui reparaît dans le totalitarisme moderne, plus dangereux encore. »
La quatrième de couverture : « La Bible conte l’étrange histoire de Job : il a tout perdu, il est rejeté par les siens, abandonné par Dieu et se lamente sur son tas de fumier. Elle rapporte aussi les dialogues de Job et de ceux qui se nomment ses amis. La tradition accorde peu d’attention à ces Dialogues, ils révèlent pourtant la vraie dimension sociale de Job : il est le bouc émissaire de sa communauté. Comme Œdipe, il doit emprunter «la route antique des hommes pervers» qui mène à la mort sacrificielle. Refusant d’entrer dans le jeu des bourreaux, Job dévoile le fonctionnement victimaire des univers primitifs. Mais les démêlés de Job et de ses amis rappellent surtout les caricatures de procès auxquels se livrent sous nos yeux les régimes totalitaires : mêmes accusations de perversion, même nécessité des aveux de la vicitme, même mépris pour la vérité. Ainsi, l’antique Livre de job permet-il à René Girard d’analyser avec clarté et conviction le phénomène totalitaire qui tente de ressusciter un religieux primitif et violent. Tentative d’autant plus redoutable qu’elle est mensongère, puisque nous savons tous depuis deux mille ans que les victimes sont innocentes ».
La table des matières :
Le résumé-commentaire de La solution écrite, MLTE : ici
Ce qu’en dit le scriptoblog, le retour aux sources : ici