Jean, bouc émissaire à la PJJ.
Jean est éducateur à la Protection Judiciaire de la jeunesse. Son histoire a fait l’objet d’un article publié dans les cahiers dynamiques, la revue professionnelle de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Il faut saluer le courage et la lucidité de cette institution d’État qui n’a pas hésité à publier un texte qui la questionne fortement.
L’article s’intitule « Bouc émissaire, chronique d’une violence ordinaire ».
Il commence par ceci : « Jean 1, 35 ans, éducateur passionné d’activités artistiques. Dix ans d’expérience dans cette structure où il a débuté sa carrière. Il démissionne de son plein gré… sous la discrète pression de sa hiérarchie et celle beaucoup plus appuyée de certains de ses collègues. Peut-il être considéré comme un bouc émissaire ? Sa démission était-elle inéluctable au regard d’une situation de plus en plus délétère ? Un autre scénario était-il possible ?…. »
Et se conclut par ceci : « Si le bouc émissaire est un processus inévitable du fait de l’inexorable développement des tabous et de la nécessaire préservation qui en découle sous peine de voir le groupe exploser, l’émergence de la figure du bouc émissaire (Jean dans ce cas), n’est pas une fatalité, la violence qui s’exerce contre lui encore moins. Si les membres du groupe, en tant qu’individus ou cadres institutionnels avaient suivi les recommandations d’Akim, acteur lucide et averti, non seulement ni Jean ni un autre membre du groupe ne seraient devenus boucs émissaires mais les tabous du groupe auraient été utilement et sereinement « mis au travail » ».
Voici comment il est présenté par la revue : La violence, c’est aussi parfois celle qui s’exerce entre les membres d’une équipe. En abordant la thématique du bouc émissaire, Rémi Casanova renvoie également vers une autre violence, plus passive celle là, celle de l’institution. Un texte particulièrement percutant !
Vous pouvez aussi le retrouver au sein de notre bibliographie.
Vous pouvez le commander : Les Cahiers Dynamiques 2/2014 (n° 60) , p. 37-43