The Scapegoat Complex, Toward a Mythology of Shadow and Guilt, PERERA Sylvia, publié à Toronto, chez Inner City Books, en 1986.
Informations détaillées sur le livre – Scapegoat Complex (Studies in Jungian Psychology by Jungian Analysts)
EAN (ISBN-13): 9780919123229
ISBN (ISBN-10): 0919123228
Livre de poche
Date de parution: 1986
Editeur: PUBLISHERS GROUP UK
Poids: 0,183 kg
Langue: eng/Englisch
ISBN (ISBN-10): 0919123228
Livre de poche
Date de parution: 1986
Editeur: PUBLISHERS GROUP UK
Poids: 0,183 kg
Langue: eng/Englisch
Voilà ce qu’en dit Vies à Vies sur le site québécois du Centre de santé et de consultation psychologique :
» Le bouc émissaire dans la famille : Sylvia B. Perera, une psychologue d’orientation jungienne, se réfère à cette métaphore biblique du bouc émissaire pour décrire l’état d’exil qui caractérise la vie psychique de certains enfants à qui on a délégué ce rôle dans la famille. Ces enfants évoluent dans des familles au code moral strict, qui tendent à négliger l’existence de la vie pulsionnelle et émotionnelle, si celle-ci ne correspond pas à une image de perfection. Dans ces familles, les parents ont souvent du mal à conserver une perception réaliste d’eux-mêmes qui les amènerait à demeurer conscients de leurs limites. Ils n’ont pas appris à s’estimer suffisamment dans tout ce qu’ils sont et tendent à exclure ce qui leur paraît laid ou inapproprié en eux. En conséquence, ce qui est jugé mauvais est immédiatement rejeté et perçu comme étant extérieur à soi. Pour éviter le contact parfois douloureux avec les émotions, les parents ont tendance à rationaliser et à ignorer, à titre de d’exemples, la peur, la colère, la culpabilité, la honte et l’impuissance, empêchant ainsi l’expression de ces sentiments chez l’enfant. On favorise donc une adaptation de surface à des réalités difficiles, sans apprendre à l’enfant à tenir compte de ses émotions et à mettre des mots sur ce qui l’habite. Il reste toutefois tout un ensemble de non-dits qui s’expriment en filigrane et qui constituent ce que S. B. Perera appelle l’ombre familial. C’est cette part d’ombre, qui n’a pu être assimilée par la famille, que portera l’enfant bouc émissaire. Cet enfant se voit donc imposer le double standard de porter un contenu qui ne lui appartient pas et de le maintenir enfoui dans les méandres de l’oubli, de manière à soulager sa famille d’une souffrance.Diverses variables peuvent intervenir pour donner une tonalité différente au développement de la personnalité de l’enfant, notamment selon son caractère, la dynamique familiale et le rôle qui lui est attribué dans la famille. Par exemple, un parent qui se mésestime beaucoup peut avoir du mal à imaginer la valeur de l’enfant à qui il a donné la vie et peut chercher à le rendre porteur de tous les maux. Certaines familles ont ainsi leur mouton noir, celui qui d’emblée paraît différent et qu’on punit en raison de cette différence. D’autres deviennent les enfants-problèmes de la famille et représentent la partie mésadaptée, fragile ou colérique dont le parent s’est départi. L’enfant qui se voit surtout identifié comme le tannant, le « plaignard » ou celui qui a un sale caractère est susceptible de modeler sa perception de lui-même sur cette image morcelée qu’on lui présente et d’organiser ses conduites en fonction de ce reflet. S’installe alors un cercle vicieux qui amène l’enfant à répéter ces comportements dysfonctionnels tant dans sa famille qu’à l’école ou dans les groupes de pairs. Celui qui n’a pas appris à s’affirmer positivement risque ainsi de devenir le souffre-douleur dont on se moque et qu’on rejette ou le provocateur qui cherche la confrontation pour obtenir de l’attention.Devenu adulte, le bouc émissaire est souvent aux prises avec un sentiment d’aliénation qui traduit confusément sa perception du masque qu’on lui a imposé et dont il demeure prisonnier. Il oscille souvent entre une perception divisée de lui-même : il s’identifie tantôt à une victime, tantôt à la voix du persécuteur interne qui l’habite et qui l’amène à se sentir en faute s’il déroge à ce qu’il interprète comme étant sa mission. Parce qu’il a facilement mauvaise conscience, il se sent coupable de tous les maux de la terre et prête flanc aux projections de son entourage, reproduisant encore le schéma familial du passé dans l’établissement de relations nouvelles. En fait, le bouc émissaire retire souvent des sentiments de valorisation et de toute puissance pour avoir été l’élu, le sauveur, celui qu’on a choisi pour se sacrifier. C’est là un prix de consolation piégeant puisqu’il l’empêche de se préoccuper de ses besoins personnels, tout en le laissant tôt ou tard aux prises avec la culpabilité de ne pas réussir cette tâche impossible. De plus, il se nourrit de l’espoir secret d’une compensation : s’il s’oublie suffisamment pour les autres, peut-être ce sacrifice lui sera-t-il un jour rendu ? Cet espoir est toutefois vain puisqu’on ne peut espérer une telle issue d’une relation adulte saine. Aussi ressent-il une insatisfaction de plus en plus prégnante à mesure que s’installe la désillusion, d’où parfois un saut dans la dépression. » (le texte complet : ici)