L’irrationnel dans l’organisation du temps de travail, le cas du « Vendredi sans Mail », un article de Christian BOURION, Sybil PERSSON et Stéphane TRÉBUCQ, paru dans ESKA, Revue internationale de psychosociologie, en son Volume XIX, en 2013, pp. 221 à 241.
« Et dans ce cas, on se trouve bien dans le cas de la désignation infondée d’un coupable : une « bouc-émissarisation ». » p.234.
Le texte commence par ceci : « En 2006, Sumantra Ghosbal publie dans l’Academy of Management Learning & Education un article intitulé « Bad Management Theories Are Destroying Good Management Pratices ». Il y défend la thèse selon laquelle certaines théories, notamment celles de l’agence et des coûts de transaction, finiraient par évincer – du fait de présupposés fallacieux – les « bonnes pratiques managériales ». Dans le même état d’esprit, il semble possible de trouver des exemples inverses. En l’occurrence, certaines « bonnes » pratiques managériales pourraient aussi apparaître totalement infondées au regard de certaines théories. Le cas du « No Email Friday » en fournit une illustration. »
et se termine par ceci : « Dans le monde, le marché des logiciels collaboratifs croît de 15 % par an. L’incapacité à discipliner les usages du courriel a donc été provisoirement résolue, sans que l’on sache clairement la balance des avantages et des inconvénients des nouvelles solutions mises en oeuvre. Celles-ci ouvrent de nouvelles perspectives de recherche, afin de mieux comprendre comment la réunion des évolutions technologiques, des modes managériales, et de l’inculture scientifique peut conduire à s’éloigner d’une trajectoire d’usages optimaux. »
Le résumé de l’article dans la revue : « L’embargo sur les courriels du vendredi constitue une des rares tentatives organisationnelles imposant moins d’activité aux salariés en espérant plus de performance. En supprimant une sollicitation permanente des salariés, on espère que ces derniers opteront pour des modes de communication alternatifs, moins stressants et plus efficaces. Cette approche est-elle pour autant étayée scientifiquement ? Pour répondre à cette question, cette recherche analyse cette pratique à la lumière de six théories de comportement organisationnel et trois théories de systèmes d’information. Toutes l’invalident. »
Le résumé de l’article dans la revue :
- La messagerie électronique, un outil a priori joyeux et productif
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- La fin de la condamnation biblique
- La facilité à communiquer : une épidémie mondiale
- Les contreparties à chiffrer
- La messagerie mise sous embargo par le vendredi sans mail, “no email Friday” ou “Friday email embargo”
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- Définition
- Sa naissance aux États-Unis en 2007 suivi de son abandon
- Son émergence en France vers 2011
- Les risques que l’embargo fait courir aux salariés
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- La frustration du « désir de travail » (2003)
- La mise sous « double contrainte » (1956)
- L’obligation de faire son deuil (1926) du plaisir de travailler
- Les risques que l’embargo fait courir aux groupes
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- La régression dans l’échelle de besoins de Maslow (1943)
- L’émergence d’un « triangle infernal » (1964)
- L’émergence d’un « bouc émissaire » (1939)
- Les risques que l’embargo fait courir à l’organisation
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- La rupture des échanges : la théorie du « mille feuille » (2007)
- L’incitation à la transgression : la théorie du « marché noir »
- La théorie du cycle « texte-conversation » (2008)
- Conclusion
L’article sur cairn.info : ici
Citant cet article, nous en précisons les références : Bourion Christian et al., « L’irrationnel dans l’organisation du temps de travail » Le cas du « Vendredi sans Mail », Revue internationale de psychosociologie, / p. 221-241. DOI : 10.3917/rips.048.0221