Grille de lecture du bouc émissaire et PGRO,
des postures accordées dans l’accompagnement en histoires de vie
une contribution rédigée par Françoise-Marie Noguès
dans le chapitre « De la désignation à la réconciliation »,
chapitre 6 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, dirigé par
Françoise-Marie Noguès, les histoires de vie et la PGRO confrontées au mécanisme du bouc-émissaire
Rémi CASANOVA et Françoise-Marie NOGUES,
publié aux PUS, en novembre 2018
Le texte commence par ceci :
« L’objet de cette contribution est d’étayer les bases d’un outil de pilotage à l’usage du formateur accompagnant un collectif ; outil conjuguant la logique du bouc émissaire, définie par Rémi Casanova au sein du CERBERES (2015, 2017), à la posture du formateur. Indépendamment des contextes et des types d’accompagnements, la compréhension du phénomène et du processus des situations de bouc émissaire contribue à densifier l’outillage du formateur en situation et sa capacité d’analyse lors d’un accompagnement, ceci de façon autoréflexive puis dynamique comme cet article le laissera entrevoir. »
et se termine par ceci :
« La connaissance du processus du bouc émissaire a constitué une base de données cartographique suffisamment sécurisante pour me permettre d’éprouver les contre-transferts ou identifications projectives groupales. Éprouver puis développer un dialogue herméneutique en supervision m’a permis de m’autoréguler dans des situations de stress intense et chronique et en miroir, de permettre au groupe de se réguler en évitant l’effondrement, l’engloutissement, la disparition totale[1]. Enfin le groupe, dans la logique émissaire, a pu non seulement se réconcilier mais surtout se transformer et s’autoriser à passer de l’unité du groupe de parole de femmes à la somme de leurs individualités : « libre et debout », signait l’une d’entre elles, femmes admirables avec un degré de congruence que j’ai rarement connu..»
On y trouve notamment :
« Dès la première étape dite apaisée, les signes distinctifs attribuées à la formatrice, se condensent en un délicat équilibre entre proximité et éloignement d’avec le reste du groupe. Le philosophe Stéphane Vinolo explique cette élection paradoxale. (…)»
Françoise-Marie Noguès, spécialiste de l’accompagnement d’équipes professionnelles évoque le bouc émissaire dans les groupes de formation
« L’affaiblissement de l’estime de soi, la culpabilité sous-jacente et les moments de sidération caractérisent le vécu de toutes les personnes que nous rencontrons lors des formations animées sur cette thématique. »
« La connaissance du phénomène du bouc émissaire permet d’en cartographier les étapes et d’en mesurer l’intensité grâce à des critères précis. Les personnes qui viennent vers nous en fin de formation[2] témoignent de leur soulagement à avoir pu identifier l’agencement du cycle, ses logiques et ses enjeux, et cela en dépit des années écoulées et des changements de vie.»
[1]« Le thérapeute est alors sollicité pour maintenir l’intégration neuronale minimalement requise et aider son client à réfléchir sur ses propres états émotionnels. Le dialogue herméneutique dans une mise en forme intégrative de la régulation affective et de la mentalisation, permet le rétablissement du processus réflexif et explore les processus de pensées et les émotions du client » (Hamel, op. cit., p. 82).
[2]Lors de formations dispensées par l’Observatoire du bouc émissaire et des violences institutionnelles.
Dans le livre Bouc émissaire, le concept en contextes, la présentation de la contribution de Françoise-Marie Noguès PGRO, ICI
Françoise-Marie Noguès
Françoise-Marie Noguès, animatrice d’une journée d’étude consacrée au bouc émissaire : le boucathon
Titulaire d’un Master 2 « formation de formateurs », Françoise Marie Noguès est formatrice. Allant du pôle de l’entreprise à l’associatif, elleest spécialisée en gestalt-thérapie du lien (PGRO), du récit de vie en formation (trajectoires et identités professionnelles d’un stagiaire, d’un collectif), et de l’accompagnement pair à pair. emotizones@gmail.com.