Corap. Bouc émissaire de la défaite de 1940

Corap. Bouc émissaire de la défaite de 1940,

Max SCHIAVON,

Paris, Perrin, 2017

 

 

Les boucs émissaires dans l’histoire : le général Corap ! Où comment on passe de l’adulation à l’ostracisme…

 

Le résumé, proposé par le site decitre : « Fin mai 1926, la photo du colonel Corap fait la une des journaux. Véritable héros national, il vient, après un raid audacieux dont il a pris l’initiative, de capturer Abd el-Krim, mettant ainsi fin à la guerre du Rif. Quatorze ans plus tard, le 22 mai 1940, toute la presse reparle de Corap, désormais général d’armée, mais le ton a changé du tout au tout. En effet, la veille, lors d’un discours au Sénat, le président du Conseil Paul Reynaud a flétri son nom et l’a désigné à la vindicte publique comme responsable de la percée allemande dans les Ardennes.
Issu d’un milieu très modeste, André Corap est un élève surdoué qui entre et sort en tête de Saint-Cyr, le plus jeune de sa promotion. Il est brillant, audacieux, et toute sa carrière n’est qu’une suite de réussites. Promu général en 1929, il est d’abord chef d’état-major du général Weygand, puis commande successivement la division d’Alger et les troupes du Maroc. En 1937, il est placé à la tête de la 2e région militaire à Amiens, où il prépare du mieux possible la guerre qu’il voit venir et annonce depuis longtemps.
A l’automne 1939, il prend le commandement de la 9e armée, la mène à la bataille en mai 1940 entre Namur (Belgique) et Charleville-Mézières, ses unités disparates et mal équipées ne faisant pas le poids face aux corps blindés de la Wehrmacht. Qui était-il vraiment ? La France a-t-elle perdu la guerre de 1940 à cause de lui ? Quelles responsabilités porte-t-il ? Cette première biographie du général Corap, souvent cité mais en réalité méconnu, répond à ces questions, tout en ouvrant de larges pans inédits de l’histoire politico-militaire de la première moitié du XXe siècle. »

Sylvain Bonnet, sur lintern@ute (ici), écrit ceci :

« La victime expiatoire : En mai 1940, il est à la tête de la 9e armée, constituée d’unités de 2e ordre, et échoue malgré ses efforts à repousser les nazis. Il n’est pas aidé, c’est le moins qu’on puisse dire, par le repli de l’armée d’Huntziger. Ce dernier s’en sort grâce à ses relations politiques (et aussi grâce à sa nomination comme ministre de la guerre en septembre 1940) alors que Corap est livré à la vindicte publique par Paul Reynaud lui-même. La biographie de Max Schiavon, précise et érudite, permet de réparer cette injustice. »

 

Un avis très intéressant , sur le site Grégoire de Tours : ici

Il y est écrit notamment :  « Nul doute que la mort de Huntziger, qui lui a évité un procès ou militaire ou civil à la Libération, aurait permis de remettre en cause la stigmatisation subie par le général Corap. Paul Reynand continuera d’accabler le général Corap pendant toutes les années cinquante, ne désirant pas réfléchir sur ses propres responsabilités. Il est notable que le fils de Corap ait rejoint l’Algérie par l’Espagne et qu’il meurt, victime d’un snipper, le 21 novembre 1944devant le village de Schalbach dans un village mosellan aux limites de l’Alsace.« 

 

Guillaume Lévêque, sur le site Clionautes (ici) écrit notamment :

 » Qu’est-ce qui fait perdre une guerre ? Quelle est la part des causes systémiques et celle des responsabilités individuelles dans la défaite ? S’intéresser au général Corap conduit inévitablement à une telle interrogation. Le nom de ce dernier est en effet resté flétri par le désastre de 1940. Le chef impuissant de l’armée enfoncée par les panzers de Guderian sur le front de Meuse, actant la victoire stratégique allemande en à peine quatre jours de bataille effective, a-t-il failli ? Cet irréparable rendez-vous avec l’échec l’a en tout cas fait désigner comme un des responsables militaires de la débâcle, à l’image de l’indécis Gamelin avec lequel, pourtant, cette forte personnalité n’eut guère d’affinités. L’excellente biographie signée par Max Schiavon est la première à être consacrée à la figure oubliée et controversée d’André Corap. La maîtrise du propos et la solidité documentaire [1] du contenu en rendent la lecture prenante. (…) »

Benoît Rondeau, sur son site (ici), écrit notamment :

« Max Schiavon nous a habitué à ses écrits sur des éléments méconnus, voire inédits, sur la campagne de 1940. Il récidive, avec brio, avec cette biographie du général Corap, général désavoué s’il en est. Le travail est très documenté et, au final, on découvre la carrière très peu connue d’un général français parmi les plus brillants de sa génération. A travers cette biographie, l’auteur nous fait découvrir les arcanes du haut-commandement français au cours des deux guerres mondiales. On découvre aussi avec effarement l’impéritie des hommes politiques, particulièrement ceux du Front Populaire, ainsi que l’aveuglement criminel de responsables militaires comme Gamelin ou Billotte. (…).